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Nicolas Kedroff-fils

Nicolas Kedroff fils

Pianiste et compositeur, Nicolas Kedroff est lauréat du conservatoire russe Serge Rachmaninov à Paris (dont son père est l’un des fondateurs). Fils de Nicolas Kedroff-père, lui aussi compositeur et fondateur du célèbre Quatuor Kedroff, il chantera dans le prestigieux ensemble vocal de 1928 à 1940, année de la mort de son père. Il y accompagnera d'abord quelques concerts du répertoire profane au piano, puis sera intégré au Quatuor d'abord comme 2ème ténor. Il prendra part à trois tournées américaines, assurant progressivement le pupitre de 1er ténor.

En 1939, la guerre éclate. Nicolas Kedroff-fils s’engage dans l’armée française. Fais prisonnier par les Allemands, il restera cinq ans en captivité. Il fut présent à la mort de son père qui s’éteignit le 30 janvier 1940 à Paris et dont les funérailles furent célébrées à la cathédrale St-Alexandre-Nevsky. Au retour de captivité, Kedroff-fils décide de continuer l’œuvre de son père. Il s’inspire largement du répertoire de l’ancien quatuor et y ajoute ses propres harmonisations. Il n’abandonnera jamais le répertoire populaire que son père avait tant magnifié, mais s’en éloignera pour donner des concerts strictement religieux. Le public avait aussi évolué dans ses aspirations.

C’est la période où l’Orthodoxie fait une forte impression en Occident, où le dialogue inter-religieux s’intensifie, nourri par de grandes personnalités intellectuelles du monde orthodoxe. L’Eglise catholique manifeste un intérêt palpable pour l’Orthodoxie. Certains espèrent voir de leurs yeux une réunification prochaine des Eglises. C’est dans ce contexte que N. Kedroff-fils fait un arrangement du « Notre Père » en latin qui sera chanté en conclusion de tous les concerts devant un public, debout.

En 1957, à l’occasion d’un concert donné salle Gaveau à Paris, le Quatuor fête ses 50 ans. En 1959, il repart pour l’Amérique où il effectue une série de concerts. Nicolas Kedroff-fils enregistre alors deux disques de haute qualité, constitué d’un répertoire religieux. La première partie reprend des motifs anciens qu’il a lui-même harmonisé. La deuxième partie présente l’influence de l’école occidentale (XVIIIe et XIXe siècles) avec des compositions de D. Bortniansky, A. Lvov…et la troisième partie est consacrée à des œuvres liturgiques de la «Nouvelle Orientation», mouvement marqué par un retour à la tradition qui a pris forme dans le cadre de l’Ecole Synodale de Moscou au début du XXe siècle sous l’impulsion de compositeurs comme S. Smolensky ou A. Kastalsky. Cette école, interrompue par la Révolution, inspira d’autres musiciens de l’émigration tels que A. Tchesnokoff, A. Glazounov, M. Kovalevsky ou Kedroff.

N. Kedroff-fils et son Quatuor donna d’innombrables concerts en France et à l’étranger. Outre la maîtrise technique, le Quatuor se distinguait par sa haute culture musicale, un goût sans faille, une interprétation habitée. C’était également une époque où les programmes de concert se préparaient par des dizaines de répétitions.

Le quatuor Kedroff interprète le Notre Père en Français en 1967 (composition originale de Nicolas Kedroff Père).

L’œuvre accomplie par N. Kedroff au profit de l’Eglise est immense. Il consacra presque toute sa vie à composer et harmoniser les chants liturgiques. Quoi qu’il fût parfois audacieux, il aima harmoniser avec simplicité les motifs traditionnels de l’Eglise. Kedroff-fils, qui avait un goût affirmé pour l’écriture modale, fut suivi par une génération de musiciens ; en particulier, Maxime Kovalevsky, fondateur de la Société Musicale Russe (dont N. Kedroff était membre). Enfin, N. Kedroff a été l'un des principaux artisans des deux recueils de chant liturgique, édités à Londres en 1962 et en 1975, qui rassemblent des œuvres du répertoire liturgique du XVIIIe au XXe siècles, ainsi que celles, inédites jusqu’alors, des compositeurs de l’émigration. C’est grâce à cette publication que nous est connu une grande partie des œuvres liturgiques de son père et de lui-même.

Le 23 mai 1981, Nicolas Kedrof- fils s’éteignit. Compositeur, pianiste, chanteur, maître de chapelle, avant tout profond et sincère chrétien orthodoxe, il offrit (comme son père) sa généreuse obole à l’essor du chant liturgique russe. Au cours de sa vie, il a donné plus de 3000 concerts en Europe et aux Etats-Unis.

Seigneur je crie vers toi, ton 1

Psaume de la création, harmonie du "ton grec"

Bienheureux l'homme qui ne s'en est pas allé au conseil des impies, 1er cathisme du psautier