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Archiprêtre Serge Boulgakov

Le père Serge Boulgakov

Auteur inconnu (DR)

Né dans une famille orthodoxe en 1871, Serge Boulgakov suit ses études au séminaire d'Orel, dans l'ouest de la Russie. En 1894, il est diplômé en droit de l'Université de Moscou où il a notamment suivi des cours d'économie politique.

Il commence à s'intéresser au marxisme et participe aux réunions du groupe d'études sur le marxisme, mais s'en écarte de plus en plus à mesure qu'il approfondit sa lecture de Karl Marx. Plus sensible aux écrits de Vladimir Soloviev, de Léon Tolstoï et de Fiodor Dostoïevski, il publie en 1903 un livre qui résume sa pensée, "Du marxisme à l'idéalisme".

Il est alors considéré comme l'un des chefs de file du mouvement idéaliste et commence à rédiger des articles sur la politique et l'économie dans les revues Nouvelle Voie (Новый Путь) et Les questions de la Vie (Вопросы Жизни). En 1906, il est élu à la Douma sous l'étiquette socialiste-chrétien indépendant.

Entre 1911 et 1917, il dirige les éditions « La voie », qui publient plusieurs ouvrages de théologie orthodoxe. Il se consacre alors à deux essais qui marqueront leur époque : "La philosophie de l'économie" (Философия хозяйства), en 1912, et "La Lumière sans déclin" (Свет Невечерний) en 1917, dans lequel il associe sa conception de la foi et la sophiologie de Soloviev, conception qui suscita une controverse théologique.

Ordonné prêtre de l'Église orthodoxe russe en 1918, Boulgakov réprouve la révolution d'Octobre et publie alors "Au festin des dieux" (На пиру богов), qui expose ses critiques. Il s'exile en Crimée pendant la guerre civile et publie deux essais, "Philosophie du nom" (Философия имени) et "La Tragédie de la philosophie" (Трагедия философии) en 1920. Il considère que les conceptions chrétiennes ne peuvent s'exprimer que par la théologie dogmatique. Tenté alors par un rejet commun du destin politique et religieux de la Russie, il écrit "Sous les remparts de Chersonèse" qu'il ne publiera pas et qui montre par son rejet du byzantinisme une grande proximité avec le Vladimir Soloviev de "La Russie et l'Église universelle". Mais la suite de son exil refroidira son admiration pour le catholicisme.

En décembre 1922, il est expulsé par le gouvernement bolchevique avec cent soixante autres intellectuels sur « les bateaux des philosophes ». Il s'installe à Prague, où il enseigne la théologie à l'Institut de recherche russe. Il participe deux ans plus tard à la création de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, à Paris. Il en assure un temps la direction et y donne des cours de théologie dogmatique.

A propos du Père Serge Boulgakov, directeur de l'Institut de théologie Saint Serge

Le père Alexis Kniazeff, le père Elie Melia, Constantin Andronikov et Valentine Zander nous parlent du père Boulgakov dans l'émission Orthodoxie ci dessous, diffusée le 5 Mai 1974.

Le père Boulgakov décède des suites d'une attaque cérébrale, le 12 juillet 1944. Il fut plus tard reconnu pour sa défense de la cause œcuménique.

Ses funérailles furent organisées à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, rue Daru, à Paris.

Le 9 Novembre 1969, Stanilas Fumet, Olivier Clément, Wladimir Weidle sont interviewés sur France Culture (émission de radio ci-dessous). Ils détaillent la personnalité de l'historien et sa pensée philosophique, l'influence de la pensée marxiste dans sa jeunesse et son retour à la foi chrétienne, l'amour de Dieu et des hommes.

Œuvres traduites en français

  • Icône Sophia, la Sainte Sagesse et la syzygie Sophia avec Jésus-Christ, 1812.
  • La Lumière sans déclin (Свет невечерний, 1917), Lausanne, 1990, 431 p.
  • Sous les remparts de Chersonèse (1918, publication posthume), Труды по социологии и теологии, t. 2, Moscou, Наука, 1997, traduit en français par Bernard Marchadier, Genève, Ad Solem, 1999, 291 p.
  • La petite trilogie: Le Buisson ardent (1927), trad. Constantin Andronikof, Lausanne, L'âge d'homme, 1987. L'Ami de l'époux. de la vénération orthodoxe du Précurseur (1928), Lausanne. L'Échelle de Jacob (1929), Lausanne, 1987, 151 p.
  • La grande trilogie : Du verbe incarné, Agnus Dei (Агнец Божий. L'agneau de Dieu, 1933), Lausanne, 1981. Le Paraclet, Paris, Aubier 1946 (reprint: Lausanne, 1996). L'Épouse de l'Agneau. La création, l'homme, l'Église et la fin (Невеста Агнца, 1939, édition posthume en 1945), Lausanne, 1982.
  • Philosophie du verbe et du nom, Lausanne L'Âge d'Homme 1991 (Original 1920)
  • Résumé de sa sophiologie : La Sagesse de Dieu (The Wisdom of God, 1937), Lausanne, 1983.
  • "Ivan Karamazov, personnage du roman de Dostoïevski Les Frères Karamazov, comme type philosophique", dans La Légende du Grand Inquisiteur de Dostoievski, commentée par Konstantin Léontiev, Vladimir Soloviev, Vassili Rozanov, Serge Boulgakov, Nicolas Berdiaev, Sémion Frank. Traduit du russe et présenté par Luba Jorgenson, éditions de L'Âge d'Homme, Lausanne & Paris, 2004, p. 289-325.
  • Héroïsme et exploit ascétique. Réflexions sur la nature religieuse de l'intelligentsia russe (PDF). In: Jalons. Paris 2011, traduit par Claire Vajou
  • L'Apocalypse de Jean. Paris 2015, traduit par Anne Kichilov. Préface d'Antoine Arjakovsky
  • Ma vie dans l'Orthodoxie. Notes autobiographiques. Traduction du russe par Irène Rovere-Sova et Mireille Rovere-Tsivikis. Genève 2015
  • Judas Iscarioth, l'apôtre félon. Traduction du russe par Michel Niqueux. Genève 2015