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Centenaire de l'archevêché des églises Orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

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Le chant liturgique russe dans l’Émigration

Le chant, étant l'une des composantes essentielles de la liturgie depuis la fondation de l'Église du Christ (Mt. XXVI-30, Col. III-16), le peuple russe en exil a essayé, lors de la construction de nouvelles églises, d'y organiser le chant choral en suivant le Typikon et selon le souvenir du chant de la Russie disparue... Selon les conditions de vie des émigrés, de petits chœurs paroissiaux de cinq ou six personnes furent créés, parfois un seul chantre assurait les offices, dans les grandes églises un grand chœur de plusieurs dizaines de choristes chantait sous la direction d'un chef de chœur expérimenté. Dans les rares monastères, on continuait à chanter selon sa tradition immémoriale propre.

Au début du XX siècle en Russie, le chant religieux, étant du point de vue théologique et liturgique unifié, représentait d'un point de vue stylistique un phénomène à multiples facettes. Le style de chant « Monastique », féminin ou masculin, était basé sur le chant des huit tons propre à chaque monastère. Parmi tous les monastères de l'Empire russe, il faut distinguer la Laure des Grottes à Kiev, la Laure de la Sainte-Trinité-Saint-Serge, le monastère d'Optino ainsi que le monastère de la Transfiguration à Valaam. Les plus grandes cathédrales (la cathédrale de la Dormition de Moscou, la Chapelle Impériale à Saint-Pétersbourg, la cathédrale Saint-Vladimir à Kiev, etc.) représentaient le style de chant « Cathédrale » avec de grands chœurs et un répertoire varié de style concertant. Les paroisses plus modestes (il y en avait plus de 78 000 avant 1918) constituaient le style de chant « Paroissial », basé sur l’ « Obikhod » ou « chant usuel » fondé sur le système des huit tons ecclésiastiques et des œuvres de différents compositeurs, selon le goût du chef de chœur ou du recteur de la paroisse. Il faut aussi nommer le style « Séminaire », qui était basé sur l’ « Obikhod » de style monastique avec l'ajout d’œuvres écrites par des compositeurs de musique sacrée, réservé aux voix masculines.

De toutes ces variétés de style du chant liturgique, l'archevêché a conservé le style « Cathédrale » à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky à Paris, le style "Paroissial" dans la plupart de nos paroisses et le style « Séminaire » à l'église Saint-Serge auprès de l'Institut de Théologie.

Il convient de souligner que la plupart de ceux qui ont œuvré dans le domaine du chant d'église en exil, travaillaient (et travaillent) bénévolement pour le bien de l'Église. Ils ont fondé des chœurs, organisé des répétitions, recopié les notes à la main, publié des partitions, organisé des concerts de chant religieux, témoignant ainsi de la richesse de la théologie et de l'art orthodoxes. Ils n'ont pas toujours eu une formation musicale supérieure, mais ils ont aimé la « splendeur de la maison de Dieu », y ont consacré leurs forces spirituelles et nous ont transmis l'esprit du véritable chant liturgique.

Concert St-Roch de 1988. De gauche à droite, les chef de choeur N.Ossorguine, A.Kirianenko, E. Evetz, L. Lentzy, N. Spassky

Auteur inconnu (DR)