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Princesse Hélène Lvoff

La princesse Hélène Lvov

Photo domaine public

La princesse Hélène Serguéiévna Lvoff, fille du prince Sergei Evguéniévitch Lvoff et de Zinaïda Petrovna, et nièce du Ministre du Gouvernement Provisoire G. E. Lvoff, naît le 12 novembre 1894 à Moscou. Elle passe son enfance dans le domaine familial de Pojva (Пожва), dans la province de Perm. La fratrie compte huit enfants et l’éducation des garçons de la famille se concentre sur le développement des qualités intellectuelles et physiques, tandis que les filles apprennent les langues, la musique et des beaux-arts. Hélène manifeste très tôt un talent particulier pour la peinture.

En 1917 à la Révolution, elle quitte la Russie avec sa sœur Catherine. Les deux sœurs se retrouvent d’abord en Crimée à Yalta, puis elles émigrent en France en 1918. Leurs parents, restés en Russie, sont arrêtés et exilés. Les quatre frères de la princesse Hélène quant à eux, seront fusillés entre 1937 et 1942. Hélène et Catherine s’installent dans la région parisienne dans la maison de leur oncle G. E. Lvoff. Il est difficile de dire quand et dans quelles circonstances la princesse commence à peindre des icônes. En 1926, Dimitri S. Stelletsky l’invite à participer à la réalisation de l’iconostase de l’église Saint-Serge-de-Radonège à Paris, en lui confiant les visages et la finition des détails de certaines icônes. La confiance de Stelletsky en la jeune peintre et la qualité de son travail témoignent déjà d’une expérience importante dans la peinture d’icônes. Elle devient membre de l’association « Icône » dès sa fondation. Par sa sobriété, son intelligence et sa modestie elle gagne le respect de ses collègues et pendant une certaine période elle prend la responsabilité de vice-présidente de l’Association.

Parmi les plus importantes réalisations artistiques de la princesse Hélène Lvoff, il convient de citer l’iconostase de l’église de la Résurrection à Meudon, l’iconostase de l’église Saint-Alexandre-Nevsky-et-Saint-Seraphin à Liège, l’iconostase de l’église du Prophète Elie au cimetière orthodoxe d’Helsinki, une partie de l’iconostase (rangée de la Déesis) de l’église Saint-Job à Bruxelles, et l’iconostase de l'église de la Sainte Trinité à Montbéliard.

Les icônes d’Hélène Lvoff se distinguent par des coloris très harmonieux, des traits de pinceaux précis et légers. La lumière qui se répand doucement sur les formes, ainsi que les visages sobres et doux, font référence aux exemples classiques de l’Age d’or de l’icône russe. En dépit de son style reconnaissable, la princesse avait une conscience aiguë du sens « catholique » et « ecclésial » de l’iconographie orthodoxe. Elle n’avait jamais voulu se démarquer des autres iconographes, et mettait beaucoup d’effort pour que ses icônes s’intègrent parfaitement dans le lieu de leur destination.

En hommage à la princesse, l’architecte et iconographe N.I. Izselenov écrivit : "... La princesse possédait non seulement un grand don d’iconographe, mais aussi une valeur morale traditionnelle d’iconographe, à savoir la modestie et le désir de rester anonyme, comme il convient dans l’art de l’icône russe. Elle n’a jamais essayé de dessiner ou de peindre autre chose que l’icône, comme il convenait à l’iconographe dans les temps anciens, afin de ne pas profaner l’art saint..." La princesse disait à ce sujet : « l'image sainte suit son propre chemin et le souvenir de l’iconographe qui a œuvré à sa création est inutile... ».

La princesse Hélène Serguéievna Lvoff meurt le 1er juin 1971 à Montmorency. Elle est enterrée au cimetière orthodoxe russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.