logo
Centenaire de l'archevêché des églises Orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

Listes des autres pages iconographes

Informations de la page

Archiprêtre Georges Drobot

Le père Georges Drobot

Photo famille Drobot

Le père Georges Nicolaïévitch Drobot naît le 2 novembre 1925 à Kharkov, actuelle Ukraine. Son père, Nicolas Trofimovitch, ancien combatant de l'Armée du Général Dénikine, enseigne le russe, l'ukrainien et l'histoire dans différentes écoles et sa mère, Anna Ivanovna (née Moroz), est médecin ophtalmologue. Après l’invasion allemande en juin 1941, il est pris avec les membres de sa famille par les Services du Travail Obligatoire et envoyé comme « Ostarbeiter » à Katowice en Pologne. Il s'évade du camp et part à Berlin où il sera baptisé à la cathédrale orthodoxe russe. A la fin de la guerre, ses parents et son frère Vsévolod (qui deviendra plus tard également prêtre aux États-Unis dans l’Église Russe Hors-frontières) et lui sont obligés de fuir l’Allemagne. Ils se retrouvent à Rome, où ils sont hébergés par l'archimandrite Siméon (Narbèkoff) à l'église Saint-Nicolas, via Palestro.

En 1947 Georges Nicolaïévitch, sur le conseil de l'archimandrite Siméon, s’inscrit à l’Institut Saint-Serge, où il aura notamment comme co-disciples, Georges Wagner (futur archevêque), Georges Khodr (futur métropolite de Byblos et de Batroune au Liban), Nicolas Koulomzine, futur archiprêtre et professeur à l'Institut Saint-Serge. Ses maîtres à l’Institut sont surtout l’archimandrite Cyprien (Kern) et le professeur Antoine Kartachev. Auparavant à Rome, Georges Nicolaïévitch apprend à peindre des icônes auprès d'une élève de Pimen Sofronov, iconographe issu du milieu des vieux-croyants de Riga. À Paris, il continue à étudier l’art de l’icône et devient lui-même un iconographe de talent. Après avoir obtenu sa licence en théologie, il épouse Marianne Tichonicky, nièce du métropolite Vladimir. C’est le métropolite Vladimir qui ordonne Georges Nicolaïévitch au diaconat le 4 décembre 1952, et le 19 janvier 1953 à la prêtrise .

Après son ordination, le père Georges est envoyé comme prêtre dans l’Est de la France. Il est d’abord recteur de la très modeste paroisse de Morhange, en Moselle, où il réalise l'iconostase. En 1954, il reçoit aussi la responsabilité de la paroisse de la Sainte-Trinité à Montbéliard dans le Doubs, dont il s’occupera régulièrement jusqu’à la fin des années 1990. Il réalisera notamment l’iconostase de la chapelle orthodoxe installée en 1956 à son initiative et avec l’accord de la municipalité franc-comtoise, dans l’une des tours médiévales du château des Wurtemberg. De 1956 à 1963, le père Georges remplace le recteur de l’église Saint-Spyridon, à Rueil-Malmaison, puis de 1963 à 1988, il succède au père Cyprien (Kern) comme recteur de l’église des Saints-Constantin-et-Hélène à Clamart. Il sera par ailleurs aumônier des Éclaireurs Russes en France. Il enregistre une série d'émissions religieuses pour la BBC, RTL, ainsi que pour la radio belge Radio-Oméga qui émettaient vers l'URSS. En 1974 il est élevé à la dignité d'archiprêtre et recevra la mitre le 1 novembre 2003, jour de l'ordination presbytérale de son fils André.

Pendant de longues années il réside sur la colline Saint-Serge à Paris, où il célèbre régulièrement les offices de semaine. Il travaille également à l'usine diocésaine de cierges , installée à l’époque sur cette colline, sous le petit appartement qu’il occupe avec son épouse et ses sept enfants, appartement qui lui sert aussi d’atelier et de salle de cours pour ses élèves. Il devient membre de l’association « Icône » et fonde en Finlande la première école d’iconographie par correspondance.

A partir des année soixante, le père Georges se consacre à l’iconographie comme activité principale après la prêtrise. Il peint et enseigne la technique et la théologie de l’icône, organise des expositions dans de nombreuses ville de France. En janvier 1973, le père Georges soutient une thèse de doctorat à l’Institut catholique de Paris, sur la théologie de l’icône de la Nativité du Christ. Cette thèse sera ensuite publiée, en 1975, aux éditions de l’abbaye de Bellefontaine, sous le titre « L’icône de la Nativité : un corollaire et un moyen de formulation du dogme de l’Incarnation » (№15 de la série "Spiritualité Orientale"). Cette thèse avait auparavant été lue et approuvée par saint Justin (Popoviс), auquel le p. Georges avait rendu visite en Serbie en 1970. Après cette thèse, il intervient lors des congrès de l’Action Chrétienne des Etudiants Russes et publie de nombreux articles sur le sens de l’icône. Durant de longues années il enseigne la peinture d’icônes (notamment à l'Ecole du Louvre où il fut chargé de cours) et donne régulièrement des conférences sur leur sens, dans le cadre des ateliers ADAC de la ville de Paris. Il organise régulièrement des stages dans différentes régions de France et d’Europe et aura organisé et participé à plus de trente expositions d'icônes. Il fonde en 1980 l'association "Icône et Tradition" qui cessera son activité en 2007 après avoir éditer 47 revues sur l'art de l'icône. En 1984 il commence la peinture de fresques dans l'église catholique de Saint-Jean-d'Arves (Savoie) et en 1986 à Caorle en Vénétie. Après la chute du régime soviétique, il est invité à Moscou pour restaurer les fresques de l'église de la Trinité à Khorochovo, au nord de la capitale russe. Il y fonde une école de fresquistes et réalise avec ses élèves des fresques dans plusieurs églises de Moscou.Durant les années 1990 il réalise les fresques de l'église grecque du village de Cargèse en Corse.

Après le décès de son père spirituel l’archimandrite Job Nikitine en 1986, l'archiprêtre Georges Drobot prend soin de l’ermitage de Tous-les-Saints-Russes à Mourmelon-le-Grand et entreprend la construction d’une nouvelle église selon le projet élaboré avec l’une de ses élèves iconographe finlandaise, Liisa Kuningas. L’église est établie sur les modèles de l’architecture religieuse traditionnelle de la Russie du Nord et construite en bois. Construite en Finlande, elle est ensuite démontée puis assemblée à Mourmelon sur l’emplacement de l’ancienne chapelle du skite. Le père Georges et ses élèves y assurent la réalisation de l’iconostase et des icônes. L’église est consacrée le 19 novembre 1988 à l'occasion des célébrations du Millénaire du Baptême de la Russie, par l’archevêque Georges (Wagner) qui nomme le père Georges "bâtisseur et curateur" (en russe "строитель и попечитель") de l’ermitage avec la responsabilité pastorale des fidèles orthodoxes de la région.

A la fin des années 1990, il déménage à Strasbourg, puis en 2008, gravement malade il s’installe à la maison de retraite russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, où il peut régulièrement assister à la liturgie et communier dans la chapelle de la Maison russe. Il meurt le 4 novembre 2011 et sera enterré au skite de Tous-les-Saints-de-la-Terre-Russe à Mourmelon.

Photo famille Drobot