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Mère Nonna (Lydia Volkoff)

Mère Nonna, dans le monde Lydia Volkoff (23 mars 1896 – 11 février 1975), est née dans une famille pieuse de vieux-croyants. Dans son enfance, elle n’avait pas eu de poupée mais des soldats de plomb qu’elle soignait avec amour, faisant et refaisant leurs bandages et leurs pansements. Lorsqu’elle eut quinze ans, elle déclara à ses parents : « Je pars pour le front, je ne peux pas vivre tranquille dans mon coin alors que c’est la guerre ! je me dois d’aider les blessés ». Ni ses parents, ni personne d’autre ne parvint à l’en empêcher, elle quitta le foyer familial et devint infirmière. Après la guerre, elle partit en Belgique, où elle acheva sa formation d’infirmière. Elle travailla un temps dans une clinique parisienne. Il faut dire qu’elle était tout à fait étonnante : petite, très modeste, intelligente , toujours au service des autres.

Elle vint un dimanche dans la paroisse du Christ-Sauveur à Asnières, puis un second dimanche… Bientôt, elle vint de façon régulière. Un jour elle arriva avec un énorme sac de fruits et légumes, un cadeau pour toute la paroisse, et fit connaissance du Père Méthode. Après quelque temps, elle lui demanda : « En quoi pourrais-je vous aider ? Je suis infirmière, je peux vous être utile dans la paroisse. Bénissez-moi pour cette obédience ! » Le père Méthode donna sa bénédiction et Lydia Volkoff servit la paroisse encore plus activement. Finalement, elle s’installa dans la maison paroissiale, se mit à confectionner les prosphores, préparer les repas, accueillir les gens. A Asnières, elle accueillait tout le monde et les régalait tous avec ses « vatrouchki ». Peu à peu, la petite cuisine d’Asnières se transforma en salon. Elle recevait parfois jusqu’à 11 heures du soir, puis se levait à 4 heures du matin pour pétrir les prosphores.

Monseigneur Méthode ouvrit dans sa paroisse une petite infirmerie où Lydia Volkoff recevait les malades. Lorsque Monseigneur eut la tuberculose, elle l’accompagna à la campagne pour le soigner. A partir de ce moment, elle resta toujours à ses côtés. Elle continuait d’aider les paroissiens d’Asnières, mais en premier lieu elle s’occupait du père Méthode.

La profession monastique eut lieu au Monastère Notre-Dame de Toute-Protection, à Bussy, au cours des vigiles du 1er novembre 1958, en la fête de saint Jean de Ryla. Monseigneur Méthode vint d’Asnières célébrer la tonsure. Il pensait seulement au rassophorat, mais l’abbesse Mère Eudoxie, exprima son désaccord : « Que faites-vous, Monseigneur ? Ne voyez-vous pas qui vous allez tonsurer ?Il faut la professer dès maintenant avec le grand Habit ». Lydia Volkoff était âgée et en mauvaise santé. Monseigneur accepta , et il y eut une très belle cérémonie dans notre petite église. Lydia Volkoff avait des cheveux longs, blancs comme ceux de Sainte Marie l’Egyptienne. Nous avions tous l’impression que la sainte elle-même venait d’entrer dans l’église, excessivement maigre, avec ses beaux cheveux blancs. La nouvelle professe reçut le nom de Nonna, en l’honneur de la mère de Saint Grégoire le Théologien.

Monseigneur avait accepté de tonsurer Mère Nonna, à la seule condition qu’elle ne reste pas au monastère mais qu’elle revienne à Asnières. Effectivement, on aurait eu du mal à se passer d’elle dans la paroisse. Mère Nonna revint donc et fut très heureuse. Mère Nonna continua sa rude vie d’ascète. Dans la paroisse tout semblait calme et tranquille, mais parfois il y avait de petits conflits, des disputes. Apparaissait alors la petite Mère Nonna et tout s’arrangeait. Mère Nonna assista Monseigneur jusqu’à ses derniers jours, (il eut deux infarctus et mourut du troisième) après quoi elle ne retrouva plus ses forces d’antan. Un an plus tard, elle fut elle-même hospitalisée pour un cancer généralisé et mourut peu de temps après. Elle est inhumée à Sainte Geneviève des Bois .